Okahina - l'atoll flottant qui génère une vague artificielle !
Nous avons rencontré Laurent Hequily, le fondateur du projet de vague artificielle Okahina

- Okahina Wave n’a pas besoin de béton. Ce dernier impacte durablement le paysage et pour un temps long, il est fortement carboné en raison de son contenu en ciment, de son acheminement, de sa confection et de sa consommation énergétique pour le fabriquer.
- Okhina Wave est un procédé qui enrichit le biotope et rend le milieu naturel plus foisonnant : La création de vagues oxygène les plans d’eau, notamment ceux victimes d’eutrophisation par les algues, évitant asphyxie et disparition d’espèces piscicoles. La création d’un récif artificiel sous l’atoll flottant va favoriser le développement de la faune et de la flore aquatique, leur offrant un habitat artificiel pour leur permettre de mieux se reproduire.
- Okahina Wave ne requiert qu'une emprise réduite de 9500m² pour un temps de ride de 30 secondes environ (à titre de comparaison, un bassin artificiel Wavegarden fait près de 4ha en moyenne, est donc 4 fois plus grand tout en imperméabilisant les sols).
- Okahina Wave n'a pas besoin d’énergie ni produits pour filtrer et purifier les eaux puisqu’on est en eau libre et non en bassin fermé. Un concept en bassin fermé consomme en eau 11 à 15 fois le volume d’une piscine olympique.
- Okahina Wave est bien plus économique que l’ensemble de tous les autres procédés en bassins artificiels. Ces derniers nécessitent un défrichage si nécessaire, décapage et terrassement des sols. Puis il faut ajouter de grosses quantités de béton armé et parfois de grandes surfaces de liner, représentant l’essentiel du montant de l’investissement de ces installations. Le procédé Okahina Wave évite toutes ces étapes, se monte et se démonte en quelques semaines grâce à des panneaux en composite qui se vissent ou se dévissent.

Mais cette vague, comment fonctionne-t-elle concrètement ?
La vague Okahina concentre son énergie sur un reef circulaire, elle a donc moins besoin d’énergie pour produire une hauteur de vague équivalente à d’autres procédés. Une fois les modules lancés, on entretient leur énergie cinétique sans avoir besoin d’arrêter et de relancer la vague en bout du parcours, les phases d’accélération consommant le plus d’énergie. Le générateur de vagues qui fait l’objet également d’un dépôt de brevet, consomme moins d’énergie que d’autres procédés existants.
- Un temps de ride de 30 secondes environ. A titre indicatif, la vague naturelle de Mundaka en Espagne, les jours où elle fonctionne bien, offre en moyenne 20 secondes.
- Pour éviter aux surfeurs de toucher le fond et de se blesser en cas de wipeout, Okahina Wave est pensée avec une profondeur d’eau suffisante dans la zone d’évolution.
- En milieu marin où l'éventuelle présence de requins pourrait être possible, un filet entoure la structure et l'isole de l’animal.
- La vague aurait en outre une bonne fréquence de génération pour une meilleure exploitation : Le procédé breveté d’Okahina Wave règle également le problème du ressac, problème majeur auquel sont confrontés tous les autres acteurs qui leur impose d’attendre entre 1.30mn à 3mn entre chaque vague. Le frein principal pour une bonne fréquence de vagues est dû au problème du ressac. La réflexion des ondes sur les bords d’un bassin en dur, oblige à attendre pendant un temps plus ou moins long que le plan d’eau se calme avant de faire suivre la vague suivante. Dans le cas d’Okahina Wave on ne freine surtout pas l’onde, bien au contraire, on l’accompagne. On évacue son énergie par le centre de l’installation, comme dans un lavabo, en dehors de la zone de glisse, préservant ainsi le miroir de l’eau pour que la vague suivante soit la plus lisse possible. Ce problème de ressac réglé, cela permet de lancer aussitôt une autre vague et d’avoir une fréquence d’une vague toutes les quinze secondes environ.

Comment Laurent Hequily a imaginé Okahina Wave ?
L’idée de concevoir une telle vague a commencé à naître en 2003, alors que je débutais le surf à l’âge de 40 ans sur le spot de Biscarosse, un spot où les vagues sont réputées pour ne pas être des plus simples à surfer. Et pendant que j’en « bavais » pour apprendre les rudiments de ce sport, je songeais en même temps à la création d’une vague qui permettrait de découvrir plus facilement les sensations, les émotions et les si belles valeurs de ce sport. Une vague qui s’adresse aussi bien aux plus jeunes, rassurant au passage les parents contre les risques de noyade dans les baïnes ou les accidents dans les back wach, qu’aux moins jeunes qui souhaitent comme moi découvrir ce sport sur le tard. Et puis il y a tous ces surfeurs confirmés qui ont débuté jeunes, qui vieillissent et qui par manque de temps lié aux études, à leur vie professionnelle, à leur vie de famille, à des temps de transport de plus en plus longs, ou tout simplement à des conditions météo et de houle mal adaptées, souhaitent continuer de se faire plaisir. Des surfeurs qui veulent entretenir leur glisse, leur condition physique en attendant de s’offrir une belle session dans l’océan, qu’une vague comme OKAHINA WAVE, aussi belle soit-elle, ne pourra jamais remplacer, car on ne peut pas rivaliser avec la beauté et les forces de la nature. Il aura fallu plus de 10 ans d’études et de nombreuses observations du fonctionnement des spots de surf et des courants marins pour créer un procédé à la fois économiquement rentable, facilement adaptable, respectueux de l’environnement et qui enrichisse le biotope. OKAHINA WAVE ne doit pas être considérée comme un simple outil à produire des vagues. OKAHINA WAVE doit être perçue comme un instrument, qui comme un instrument de musique qui va nous aider à créer des sensations, des émotions, à créer et animer de nouveaux lieux de vie. La glisse n’est pas qu’un simple frottement de particules, c’est avant tout une culture avec ce que l’on mange, ce que l’on boit, ce que l’on écoute et les moments de vie que l’on partage avec ses proches.

Okahina Wave - avancement et poursuite du projet
Ce procédé est en train d’être installé dans son bassin pour mener les tests et affiner les réglages. Dans le courant de l’hiver, au-delà de la technologie et de sa vague, nous ferons découvrir l’espace de vie d’OKAHINA WAVE, car c’est avant tout un lieu de Vie pour la Nature et pour l’Homme. Au printemps prochain, nous lèverons cette fois-ci le voile sur l’innovation technologique qui va générer la vague sous l’eau. Et avant l’été devrait apparaitre la vidéo de cette vague à échelle 1/3, avant de faire tester plus tard par des pratiquants la vague à échelle 1.
Quelques nouvelles du projet Okahina Waves
Mise à jour du 22 septembre 2020 : une maquette au 1/12eme semble avoir été construite et fait l'objet d'une vidéo récemment postée. Malheureusement pas encore de quoi surfer, mais à l'évidence, le concept semble persévérer dans le développement de ses promesses ludo-écologiques. A suivre ...
La société Okahina (Wave Riding Sollution) en redressement judiciare
Mise à jour de décembre 2024 : Nous avions rencontré Laurent Equily en 2016 (voir article au dessus) et consacré quelques heures à la découverte de son projet de vague de surf artificielle. Il savait brillamment parler du concept Okahina et se positionnait comme un potentiel concurrent de Wavegarden. Nous avions terminé l'entretien sans obtenir la possibilité de nous rendre avec lui sur "le lieu de développement du projet" mais il nous avait fait la promesse de nous convier à venir découvrir la vague dès que le prototype serait plus avancé. Nous n'avons plus jamais été contactés par Laurent Equily à ce sujet mais nous avons suivi (comme tout le monde) l'évolution du projet au fil de ses communications et des très nombreux articles lui étant consacrés dans la presse généraliste ou spécialisée.
Depuis novembre 2024, le projet de vague de surf articielle semble rencontrer des problèmes dans le cadre de son développement. Personne ne semble avoir encore surfé sur un prototype d'atoll flottant et les projets qui semblaient en cours d'implantation (Le Futuroscope, Libourne, Créteil, etc...) n'ont pour l'heure pas avancé (ou ont été arrêtés). Après avoir tenté de faire investir les quidams via un financement participatif qui n'a pas convaincu les investisseurs particuliers durant sa campagne sur la plateforme Kriptown en Août et Septembre 2024, la société WaveRiding Solutions fait désormais l'objet d'un redressement judiciaire depuis Novembre 2024 et ne communique plus sur les réseaux sociaux. A défaut de rédiger un nouvel article, il nous a semblé important de mettre à jour celui-ci comme nous l'avions fait en 2020 suite à la mise en ligne d'une vidéo d'une maquette en bois au 1/12ème. A suivre ...
Edition de décembre 2024.